Les indicateurs de contexte local sont répartis en cinq rubriques qui présentent différentes facettes des territoires d’implantation des Pépite. Ces variables permettent de prendre en compte l’influence du contexte local sur les trajectoires des pôles. Comme dans Garsaa et Levratto (2016), les différentes variables ont été retenues pour leur capacité à illustrer le contexte local.
Afin de mettre en évidence la diversité des territoires, un indicateur global a été défini permettant de regrouper les différentes zones d’emploi dans des catégories types définies en fonction de caractéristiques clés. Cette typologie sert de première approche du territoire et est complétée par la présentation de d’indicateurs illustratifs des caractéristiques de ces derniers. Ils permettent de prendre la mesure d’un territoire en se référant à des domaines clés, à savoir, i) l’emploi et la structure du tissu économique ; ii) la structure et la dynamique des entreprises ; iii) l’éducation et la formation de la population ; les revenus et les niveaux de vie. Chaque rubrique est illustrée par différents indicateurs définis ci-dessous.
Cette typologie synthétique des territoires est réalisée à partir d’une analyse en composantes principales (ACP) et d’un classification ascendante hiérarchique (CAH) sur un ensemble de variables locales (poids des secteurs d’activité dans le territoire, taux de chômage, parts des TPE et PME, l’effectif des établissements d’enseignement supérieur, etc.). Cela consiste d’abord à identifier les variables les plus discriminantes dans le sens où elles interviennent le plus fortement dans la différenciation des territoires et, ensuite, de procéder à un regroupement hiérarchique consistant à rassembler des individus selon un critère de ressemblance défini au préalable qui s’exprimera sous la forme d’une matrice de distances, exprimant la distance existant entre des individus pris deux à deux. Ces regroupements permettent de réduire l’hétérogénéité observée en regroupant les zones d’emploi le plus semblables au sein d’une même catégorie.
La classification opérée distingue 6 grandes classes de territoire.
Classe 1 : Territoires en rebond entrepreneurial. Il s’agit de zones d’emploi à forte proportion de PME, dans lesquelles le taux de création d’entreprise est élevé et où le taux de jeunes diplômés est plutôt faible.
Classe 2 : Territoires de très petites entreprises à fortes disparités sociales. Il s’agit de zones d’emploi qui se distinguent par un taux de chômage et un taux de pauvreté élevés, peu d’industrie et une relative présence d’activités de service.
Classe 3 : Territoires résidentiels à hauts revenus. Spécialisées dans les services à la personne et le tourisme, ces zones d’emploi sont plutôt des lieux de consommation.
Classe 4 : Territoires de grande industrie. Ces zones d’emploi à forte différenciation d’activité, accueillent une part importante de PME opérant dans l’ensemble des secteurs de l’industrie.
Classe 5 : Systèmes métropolitains. Ces zones d’emploi se distinguent par une forte dynamique entrepreneuriale, une part importante de jeunes diplômés et économiquement dominées par les TIC et les services supérieurs aux entreprises.
Classe 6 : Territoires résidentiels à faibles revenus. Ces zones d’emploi présentent au taux de très petites entreprises significativement plus élevé que la moyenne, un fort taux de pauvreté et leur activité économique est tournée vers l’hébergement et la restauration.
Unité : territoires
Période : 2021
Source : EconomiX, 2022
La taille d’un territoire est un élément depuis longtemps identifié par la littérature pour expliquer sa performance. Celle-ci passe par des effets d’échelle et des économies d’agglomération qui reflètent à la fois son pouvoir d’attraction (les acteurs s’installent à proximité d’autres agents économique) et les meilleures conditions d’appariement du marché du travail. Les territoires les plus denses en emplois, qu’il s’agisse de l’emploi total ou de l’emploi dans certains secteurs, sont les plus efficaces et les mieux à même de réaliser les meilleures performances. Les organisations localisées dans les territoires les plus denses bénéficient ainsi des meilleures conditions pour réaliser leur activité.
La littérature identifie plusieurs indicateurs reflétant ce phénomène.
Nombre total de salariés dans la zone d’emploi (ZE)
Unité : salariés
Période : 2021
Source : Acoss Urssaf, 2022
Nombre total de salariés dans l’industrie (respectivement les sections B, C, D, E de la nomenclature d’activité française NAF)
Unité : salariés
Période : 2021
Source : Acoss Urssaf, 2022
Nombre total de salariés de la zone d’emploi rapporté à sa superficie en km². La valeur moyenne pour la France est de 53,4 employés par km².
Unité : employés au km²
Période : 2021
Source : Acoss Urssaf, 2022
Nombre d’emplois salariés dans l’industrie manufacturière y.c. industrie agroalimentaire rapporté au nombre total de salariés dans la zone d’emploi (ZE). Le taux minimal est enregistré dans le territoire de Briançon (4,51%) et le taux maximal dans la zone d’emploi de Sablé-sur-Sarthe (54,11%).
Unité : %
Période : 2021
Source : Acoss Urssaf, 2022
Nombre d’emplois salariés dans le secteur des services aux entreprises (respectivement les sections M, N de la nomenclature d’activité française NAF) rapporté au nombre total d’emplois salariés dans la Zone d’emploi.
Unité : %
Période : 2021
Source : Acoss Urssaf, 2022
Nombre d’emplois salariés dans le secteur des services publics (respectivement les sections O, P, Q de la nomenclature d’activité française NAF) rapporté au nombre total d’emplois salariés dans la zone d’emploi (ZE)
Unité : %
Période : 2021
Source : Acoss Urssaf, 2022
De la même manière que le nombre et la répartition sectorielle des emplois conditionne la dynamique d’un territoire, le nombre et la structure de la population d’entreprises détermine les conditions de la création et du développement d’une activité entrepreneuriale. Afin de capter cet effet, différents indicateurs décrivant la structure et la dynamique de la population d’entreprises sont proposés. Ils permettent de différencier les conditions d’exercice d’un Pépite selon qu’il se situe dans un territoire plus ou moins dense en établissements. Pour mémoire, un établissement est une unité d’exploitation ou de production localisée géographiquement, individualisée mais dépendant juridiquement d’une entreprise.
Les hypothèses sous-jacentes entre la structure du tissu d’entreprises et l’engagement entrepreneurial sont plurielles et parfois contradictoires. Une partie de la littérature considère en effet que plus le territoire accueille de petites entreprises, plus la création est stimulée par un processus d’imitation. D’autres recherches montrent cependant qu’une plus forte densité de petites entreprises est synonyme de concurrence accrue et, par conséquent, peut dissuader les candidats à la création de nouvelles entreprises. Aucune hypothèse a priori n’est ici posée mais, afin de comparer l’activité des Pépite en tenant compte du contexte entrepreneurial, les caractéristiques de ce dernier sont identifiées à travers les indicateurs suivants.
L’établissement est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l’entreprise. Un établissement produit des biens ou des services : ce peut être une usine, une boulangerie, un magasin de vêtements, etc.
Unité : établissements
Période : 2020
Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements (REE-Sirene), 2020
Nombre d’établissements par classe d’effectifs salariés – 0 ou inconnu dans la zone d’emploi (ZE) / Nombre total d’établissements dans la ZE
Unité : %
Période : 2020
Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements (REE-Sirene), 2020
Nombre d’établissements par classe d’effectifs salariés – 1 à 9 salariés la zone d’emploi (ZE) / Nombre total d’établissements dans la ZE
Unité : %
Période : 2020
Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements (REE-Sirene), 2020
Formule de calcul : Nombre d’établissements par classe d’effectifs salariés – 10 à 19 salariés la zone d’emploi (ZE) / Nombre total d’établissements dans la ZE
Unité : %
Période : 2020
Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements (REE-Sirene), 2020
Nombre d’établissements par classe d’effectifs salariés 2019 – 20 à 49 salariés dans la ZE/ Nombre total d’établissements en 2019 dans la ZE
Unité : %
Période : 2020
Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements (REE-Sirene), 2020
Nombre d’établissements par classe d’effectifs salariés – 50 à 99 salariés dans la zone d’emploi (ZE) / Nombre total d’établissements dans la ZE
Unité : %
Période : 2020
Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements (REE-Sirene), 2020
Nombre d’établissements par classe d’effectifs salariés – 100 à 249 salariés la zone d’emploi (ZE) / Nombre total d’établissements dans la ZE
Unité : %
Période : 2020
Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements (REE-Sirene), 2020
Nombre d’établissements par classe d’effectifs salariés – 250 salariés et plus dans la zone d’emploi (ZE) / Nombre total d’établissements dans la ZE. Les zones d’emploi de Sablé-sur-Sarthe (0,40%) et des Herbiers-Montaigu (0,30%) présentent la plus forte densité d’établissements de grande dimension.
Unité : %
Période : 2020
Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements (REE-Sirene), 2020
Nombre d’entreprises créées au cours d’une année / nombre d’entreprises actives en début de l’année considérée. La médiane du taux de création d’entreprises sur les 306 zones d’emploi s’établit à 15,4% sur la période.
Unité : %
Période : 2011-2021
Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements (REE-Sirene), 2020
Les recherches empiriques sur l’appétence entrepreneuriales, notamment issues des travaux du Global Entrepreneurship Monitor, établissent une relation entre le capital humain d’un territoire saisi par le niveau de diplôme ou de formation, d’une part, et le taux de création d’entreprise (projeté ou effectif) d’autre part. De manière générale, deux types de tendances sont identifiées selon le type d’entrepreneuriat considéré. Les entrepreneurs d’opportunité qui s’engagent dans la création d’entreprise car ils y voient des perspectives de développement d’une nouvelle activité et d’un nouveau marché dont seront issus des perspectives de revenus ont tendance à bénéficier d’une formation avancée. En revanche, les personnes s’engageant dans un entrepreneuriat de nécessité ont tendance à être moins diplômées que les autres.
Plusieurs indicateurs reflètent ces tendances.
Les étudiants pris en compte sont ceux inscrits en universités et assimilées, IUFM, STS et assimilés, CPGE, écoles d’ingénieurs, de commerce, gestion et comptabilité, artistiques et culturelles, paramédicales et sociales et autres établissements, pour une année scolaire donnée. La France compte 2 865 024 étudiants inscrits pour la rentrée universitaire de 2020.
Unité : étudiants
Période : 2020
Source : Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, rentrée 2020
Part des 25-34 ans non scolarisée résidant dans chaque zone d’emploi, des titulaires d’un diplôme universitaire de 1er cycle, BTS, DUT, diplôme des professions sociales ou de santé, d’infirmier(ère), ou d’un diplôme universitaire de 2ème ou 3ème cycle (y compris médecine, pharmacie, dentaire), diplôme d’ingénieur, d’une grande école, doctorat. Paris est la ville où ce taux atteint son niveau le plus élevé (60,90%)
Unité : %
Période : 2019
Source : Insee, RP 2008-2013-2019
Taux de variation du nombre d’inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur au cours des 10 dernières années
Les étudiants pris en compte sont ceux inscrits en universités et assimilées, IUFM, STS et assimilés, CPGE, écoles d’ingénieurs, de commerce, gestion et comptabilité, artistiques et culturelles, paramédicales et sociales et autres établissements, pour une année scolaire donnée. L’indicateur renseigne sur l’évolution des effectifs d’étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur au cours des 10 dernières années. La moyenne française s’élève à 21,9% sur l’ensemble de la période.
Unité : %
Période : 2010-2020
Source : Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, rentrées 2010-2020
Les théories de l’entrepreneur ont mis en évidence l’importance de l’arbitrage entre salariat et entrepreneuriat. Parmi les termes qui déterminent ce dernier, le niveau des revenus joue un rôle clef. L’idée est que l’entrepreneuriat joue un rôle procyclique et que des revenus faibles (ou en diminution) d’une part, et des inégalités importantes de l’autre poussent les individus à entreprendre pour améliorer leur situation financière.
Les deux indicateurs introduits dans cette rubrique reflètent ces attendus au sens où l’activité et le rayonnement des Pépite sont influencées par la richesse des personnes physique de leur territoire d’implantation.
Les rapports interdéciles des revenus par unité de consommation (UC) permettent d’identifier les disparités (ou écarts) entre les plus riches et les plus pauvres. Ainsi, le rapport interdécile (D9/D1) des niveaux de vie est le rapport entre le niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés et le niveau de vie plafond des 10 % les plus modestes.
Unité : coefficient
Période : 2020
Source : Insee-DGFIP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi), 2020
La médiane du revenu disponible par unité de consommation (UC) correspond au niveau au-dessous duquel se situent 50 % de ces revenus. C’est de manière équivalente le niveau au-dessus duquel se situent 50 % des revenus. La moyenne française en 2020 est égale à 21 720 euros.
Unité : euros
Période : 2020
Source : Insee-DGFIP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi), 2020